Edito
février 23, 2017
Pour les Européens du Royaume-Uni, les jours se suivent et ne se ressemblent pas, même si nous sommes toujours dans l'attente de voir ce qu'il va se passer pour le Brexit... A quand l'activation de l'article 50 du Traité sur l'Union européenne ?
Les différents mouvements des "Remainers" continuent d'espérer pouvoir stopper le processus. Mais personnellement, je ne suis plus certaine du bien-fondé de cette démarche, car ne pas enclencher la procédure reviendrait à bafouer le vote des Britanniques.
En attendant, nous essayons de faire la part des choses en nous informant comme nous le pouvons. Apres avoir parlé avec de nombreux Français au Royaume-Uni, je m'aperçois que les avis sont partagés : certains d'entre nous réfléchissent activement à quitter le Royaume-Uni, quand d'autres continuent à voir un avenir chez nos amis "Grand-Bretons".
Côté politique française, la tension monte et les attaques fusent via les médias. En attendant, tout en gardant un œil sur l’actualité, nous suivons notre petit bonhomme de chemin, en continuant nos activités professionnelles, familiales et sociales.
Je vous souhaite à toutes et tous une bonne fin de mois de février. Eh oui ! Le printemps va bientôt arriver !
2 commentaires
Bonsoir,
RépondreSupprimerMerci pour ce nouveau billet. Alors, bien sûr, votre analyse ne vaut pas vraiment pour l’Irlande du Nord… où j’habite. Mais ce n’est pas un reproche, car ce territoire à l’écart a été le grand absent lors de la campagne pour le maintien ou non du Royaume-Uni dans l’Union européenne. La situation irlandaise, pourtant totalement unique, n’intéressait apparemment personne (je ne parle pas de vous, bien sûr !)… C’est bien triste à dire, mais ce bout d’Irlande ne se rappelle au bon/mauvais souvenir des Anglais que lorsque des émeutes éclatent…
En Irlande du Nord, les gens ont voté majoritairement pour le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne, mais de manière très clivée, comme toujours ici… En effet, les catholiques ont voté très largement en faveur de l’UE, et les protestants très largement contre. Le fait même que David Cameron ait envisagé la tenue d’un tel référendum était donc, dans un contexte nord-irlandais à peine pacifié, une folie.
Par ailleurs, les accords de paix de 1998 reposaient largement sur le fait que les deux juridictions irlandaises faisaient partie d’un grand ensemble européen. La frontière entre le nord et le sud, jadis très sécurisée (barrages routiers, fortifications, routes de campagne bloquées par d’énormes blocs de béton) est devenue progressivement invisible. En plus d’être une très bonne chose pour le commerce, la disparition de cette frontière physique, vécue comme un affront par la communauté catholique (et bon nombre de protestants modérés), a largement contribué à apaiser la situation. D’ailleurs, cette frontière qui n’en est plus une est tellement populaire que même du côté protestant, personne ou presque ne souhaite le retour de barrages routiers. Et pourtant, cette frontière physique et visible, il faudra bien qu’on la réinstaure, puisque le Royaume-Uni , qui souhaite contrôler davantage les entrées sur son territoire national, sera tenu de rétablir un contrôle douanier à sa frontière avec l’Éire…
Lorsque donc vous parlez de la volonté du peuple « britannique », vous comprendrez que la situation n’est pas aussi limpide en Irlande du Nord, ou les gens ne sont pas même d’accord sur leur nationalité (irlandaise pour les uns, britannique pour les autres)… Et lorsque vous dites qu’il ne faut pas « bafouer » la volonté de ce même peuple, bon nombre d’Irlandais vous rétorqueront que sur leur île, y compris en Irlande du Nord, les gens souhaitent majoritairement demeurer dans l’Union européenne.
Moins de 20 ans après la signature de ces accords de paix (obtenue au forcing par un Tony Blair déterminé), je ne comprends pas que David Cameron ait pu risquer de replonger l’Irlande du Nord dans le chaos. Il est d’ailleurs très inquiétant de constater que les attentats reprennent d’ores et déjà (véhicules de policiers piégés et autres tentatives de meurtres). Je pense d’ailleurs que David Cameron paiera cette initiative désastreuse au prix fort dans les livres d’histoire, tout comme Tony Blair aujourd’hui, pour cause d’alliance avec les États-Unis dans la guerre en Irak, dans son cas… Une erreur catastrophique qui éclipse même son rôle historique de pacificateur en Irlande du Nord…
Merci pour ce nouveau billet. Alors, bien sûr, votre analyse ne vaut pas vraiment pour l’Irlande du Nord… où j’habite. Mais ce n’est pas un reproche, car ce territoire à l’écart a été le grand absent lors de la campagne pour le maintien ou non du Royaume-Uni dans l’Union européenne. La situation irlandaise, pourtant totalement unique, n’intéressait apparemment personne (je ne parle pas de vous, bien sûr !)… C’est bien triste à dire, mais ce bout d’Irlande ne se rappelle au bon/mauvais souvenir des Anglais que lorsque des émeutes éclatent…
RépondreSupprimerEn Irlande du Nord, les gens ont voté majoritairement pour le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne, mais de manière très clivée, comme toujours ici… En effet, les catholiques ont voté très largement en faveur de l’UE, et les protestants très largement contre. Le fait même que David Cameron ait envisagé la tenue d’un tel référendum était donc, dans un contexte nord-irlandais à peine pacifié, une folie.
Par ailleurs, les accords de paix de 1998 reposaient largement sur le fait que les deux juridictions irlandaises faisaient partie d’un grand ensemble européen. La frontière entre le nord et le sud, jadis très sécurisée (barrages routiers, fortifications, routes de campagne bloquées par d’énormes blocs de béton) est devenue progressivement invisible. En plus d’être une très bonne chose pour le commerce, la disparition de cette frontière physique, vécue comme un affront par la communauté catholique (et bon nombre de protestants modérés), a largement contribué à apaiser la situation. D’ailleurs, cette frontière qui n’en est plus une est tellement populaire que même du côté protestant, personne ou presque ne souhaite le retour de barrages routiers. Et pourtant, cette frontière physique et visible, il faudra bien qu’on la réinstaure, puisque le Royaume-Uni , qui souhaite contrôler davantage les entrées sur son territoire national, sera tenu de rétablir un contrôle douanier à sa frontière avec l’Éire…
Lorsque donc vous parlez de la volonté du peuple « britannique », vous comprendrez que la situation n’est pas aussi limpide en Irlande du Nord, ou les gens ne sont pas même d’accord sur leur nationalité (irlandaise pour les uns, britannique pour les autres)… Et lorsque vous dites qu’il ne faut pas « bafouer » la volonté de ce même peuple, bon nombre d’Irlandais vous rétorqueront que sur leur île, y compris en Irlande du Nord, les gens souhaitent majoritairement demeurer dans l’Union européenne.
Moins de 20 ans après la signature de ces accords de paix (obtenue au forcing par un Tony Blair déterminé), je ne comprends pas que David Cameron ait pu risquer de replonger l’Irlande du Nord dans le chaos. Il est d’ailleurs très inquiétant de constater que les attentats reprennent d’ores et déjà (véhicules de policiers piégés et autres tentatives de meurtres). Je pense d’ailleurs que David Cameron paiera cette initiative désastreuse au prix fort dans les livres d’histoire, tout comme Tony Blair aujourd’hui, pour cause d’alliance avec les États-Unis dans la guerre en Irak, dans son cas… Une erreur catastrophique qui éclipse même son rôle historique de pacificateur en Irlande du Nord…
Vous ne le savez peut-être pas, mais l’assemblée nord-irlandaise a été dissoute, et des élections auront lieu jeudi prochain. Il ne reste donc qu’à espérer que les Nord-Irlandais plébisciteront les formations politiques pro-UE (la gauche « catholique » et le centre, plus « protestant »), afin d’envoyer un message fort au gouvernement britannique…